[INTERVIEW] #3 – Romain Godest

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Coucou les p’tits elfes !

Comme annoncé dans ma dernière chronique (La prophétie de Viviane, de Romain Godest), j’ai eu l’opportunité et la chance de pouvoir poser quelques questions à l’auteur pour en apprendre plus sur lui et son univers captivant.

Avant de vous laisser découvrir qui il est, je tiens donc à remercier très sincèrement Romain Godest d’avoir accepté de répondre à mes questions, aussi curieuses soient-elles 🙂

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, voici une petite biographie (tirée de son site officiel, que vous pouvez consulter ici :

Romain Godest est un auteur passionné par les mondes imaginaires, la fantasmagorie et la mer. Bercé par les légendes celtes et les évasions maritimes, cet écrivain né sur les rivages des Terre-neuvas paimpolais vit pour l’imaginaire qu’il couche sur le papier lorsqu’il ne travaille pas au centre de sauvetage en mer breton.

Sa plume trahit une influence cinématographique forte même si le cycle arthurien l’a marqué de son empreinte. Bien qu’il aime brosser des romans graphiques hauts en couleur dans ses écrits fantastiques, Jules Verne restera toujours, par ses personnages charismatiques et sa prose exceptionnelle, son guide spirituel.

Romain Godest (2)

Maintenant que vous en savez un peu plus sur lui, je vous invite à découvrir les réponses aux questions que je lui ai posées :

1. Pouvez-vous vous présenter et parler de votre parcours littéraire en quelques mots ?

Je me nomme Romain Godest et suis né à Paimpol en Bretagne.

J’ai appris à lire avec Astérix (en vérité !) et me suis penché sur l’écriture assez tardivement vers 2007. J’ai tout d’abord griffonné des scénarios de BD, puis, suite à une rencontre avec le directeur éditorial de chez Glénat, je me suis lancé dans le roman.

Ce n’est qu’en 2013 que j’ai décidé de publier mes ouvrages en utilisant l’autoédition. Malgré un bon accueil des lecteurs, je décidai d’abandonner ce système et me mis en quête d’un éditeur. Quelques mois plus tard, je signai pour un recueil maritime avec les éditions des montagnes noires à la demande de la marine nationale.

Cette même année, je fus contacté par les Éditions Ouest France qui avaient entendu parler de moi par un journaliste. Ils souhaitaient que je lance leur nouvelle collection de romans fantastiques pour 2015. J’ai signé pour la trilogie dont vous avez chroniqué le premier tome La Prophétie de Viviane dernièrement.

Les projets se sont enchaînés et je publierai trois autres ouvrages en 2016 avec ces deux éditeurs.

2. Vous êtes marin. D’où vous est venue cette vocation ? Et l’écriture ? Est-ce en écho à l’appel du grand large ?

Comme je l’ai dit plus haut, je suis né sur les rivages des pêcheurs d’Islande. Je ne cesserai jamais de le dire : je suis marin avant d’être écrivain. Dans ma famille, nous avons cette vocation depuis tant de générations qu’on peine à s’en souvenir et c’est tout naturellement que j’ai rallié la « Royale » dès ma majorité pour voir du pays. Comme on dit chez moi, on a du sel dans les veines.

L’écriture n’est pas une vocation. Ce serait plutôt l’aboutissement logique des choix que j’ai pu faire jusqu’à présent. Ceux qui me lisent reconnaissent cette fibre maritime dont est imprégnée ma plume. Viennent s’ajouter les légendes celtes qui ont bercé mon enfance, les balades dans les mythiques forêts de Brocéliande et d’Huelgoat enrichissant mon imaginaire.

Pour achever cette question, j’ai commencé à écrire lorsque j’ai posé mon sac à terre dans les centres de sauvetage en mer. Peut-être est-ce par nostalgie des voyages sur les navires de la marine que j’ai décidé de m’évader ainsi…

3. Vous êtes capitaine d’un bateau et vous vous apprêtez à faire une longue traversée. De quels personnages fictifs (les vôtres ou ceux d’autres auteurs) vous entourez-vous et quel rôle leur confiez-vous ?

La réponse est pour moi évidente, même si je me sentais obligé de prendre le poste de commandant en second, la place du « pacha » étant réservée dans mon esprit à l’incroyable capitaine Nemo de 20 000 lieues sous les mers. Si je devais vivre une épopée maritime, ce serait sous ses ordres.

Je donnerais le rôle du maître d’équipage à Fassero, le pirate de mon premier roman Le sort de Gaia. J’aimerais également avoir à mon bord Jim Hawkins, le jeune héros de L’île au trésor. Il serait un simple matelot, mais son esprit affûté saurait assurément nous sortir des situations les plus complexes.

4. Avez-vous un rituel d’écriture ? Si oui, quel est-il ?

Aujourd’hui, je peux écrire à peu près n’importe où. Cependant, lorsque je souhaite me pencher pendant plusieurs heures sur un roman, c’est toujours en début de soirée, vers 21 h. Je me prépare une énorme théière d’un mélange afghan, j’ouvre une tablette de chocolat noir aux cristaux de sel et j’allume des bougies. La porte de mon bureau est fermée et je diffuse toujours de la musique. Je n’écris jamais une ligne sans. Ensuite, c’est parti pour trois, quatre ou cinq heures sans interruption.

5. Quel est votre pire/meilleur souvenir en tant qu’écrivain ? Et en tant que marin (si ça n’est pas trop indiscret) ?

Mes mauvais souvenirs d’écrivain sont peu nombreux, car je pense que je les oublie assez vite. Je crois malgré tout que je peux annoncer sans complexe que le pire fut celui de ma première mauvaise critique. C’était un assassinat littéraire pur et simple que j’ai aujourd’hui mis de côté.

De bons souvenirs, j’en ai déjà beaucoup, l’univers littéraire réservant de magnifiques surprises. Le meilleur est difficile à définir, mais je crois que c’est celui de ma première dédicace. Il était tout particulier, car le lecteur, un jeune garçon de douze ans, avait lu mon premier ouvrage et venait se procurer le deuxième tome. J’avais mon premier fan et c’était grisant. Ça l’est toujours aujourd’hui lorsque je reçois des messages d’encouragement par le biais de mon site Internet.

Côté maritime, j’en ai malheureusement plusieurs, car tout le monde sait que la mer est une maîtresse cruelle. Cela remonte à près de quinze ans, j’occupais alors un poste sur un des navires de la marine nationale à Brest. Le centre de sauvetage nous informe qu’un pêcheur est tombé à la mer. Ses deux fils, présents sur un autre bateau, l’ont vu chuter et ont immédiatement signalé l’accident. Présents sur zone, nous avons mis notre zodiac à l’eau et récupéré le corps du pêcheur inanimé moins de dix minutes plus tard. Je n’oublierai jamais le regard de ses deux fils, des pêcheurs d’une trentaine d’années, et l’espoir dans leurs yeux quand ils nous ont vus ramener leur père sur leur bateau. Nous avons tout tenté sans jamais réussir à le réanimer, impuissants devant ce funeste destin. Les deux hommes sont restés dignes, leurs visages témoignant malgré tout d’un indescriptible chagrin. Les gens de mer sont conscients des dangers de leur métier et la mort fait malheureusement partie du quotidien. C’est aussi pour cette raison que la mer occupe une si large place dans les légendes bretonnes. On aime imaginer que nos disparus sont quelque part, dans les abîmes de l’océan, à nous attendre.

Je vous rassure, les bons souvenirs sont également légion dans le milieu maritime. Lorsqu’on me demande ce qui me manque le plus depuis que j’ai quitté les navires, je réponds immédiatement les longues nuits de quart à observer l’horizon en humant l’air iodé, la lueur de la Lune se reflétant dans les flots. Mais mon meilleur souvenir s’oppose parfaitement au pire. Il eut lieu au centre de sauvetage en mer de la pointe Finistère alors que j’annonçais à une femme que nous avions trouvé son mari disparu en mer. À cet instant précis, j’étais le maillon d’une chaîne qui avait permis de préserver une famille. Mes collègues et moi en avons parlé toute la soirée alors que lorsque les opérations se terminent mal, chacun part s’isoler. Les marins trouvent souvent le réconfort dans la solitude.

6. Vous ne pouvez plus écrire qu’un seul et unique livre. De quoi parlera-t-il ? Quels en seraient les héros ?

Question aussi intéressante que terrifiante pour un auteur. L’idée même d’écrire mon dernier roman m’effraie. Toutefois, si je devais être mis au pied du mur, je pense que ce livre serait long… très long (évidemment puisque c’est le dernier !) et qu’il mettrait en scène un pirate dans un monde totalement imaginaire. Ce personnage mêle à merveille mes deux univers : le maritime et l’heroic fantasy. J’aimerais que le roman soit très graphique, voire fantasmagorique, un peu comme l’univers de Miyazaki dans princesse Mononoké. J’imaginerais une végétation luxuriante comme une entité vivante et dotée d’intelligence.

Pour l’intrigue… non… je ne vais tout de même pas vous dévoiler ça !

7. La légende de Kaelig Morvan nous emmène au cœur de la mythologie et des légendes celtes et bretonnes. Était-ce une évidence pour vous d’aborder ce sujet dans vos écrits ?

Je suis Français et fier de l’être. Malgré tout, la Bretagne occupe une place majeure dans mon cœur. J’aime sentir le parfum de la bruyère au printemps et observer les ajoncs que le vent balaye sur la côte de granit rose. J’adore me promener dans la forêt d’Huelgoat, flirter avec la rivière d’argent ou la mare des fées. On parle parfois de l’âme celte. Cette image peut sembler pompeuse, voire prétentieuse, pour certains, mais elle existe bel et bien. Avec La légende de Kaelig Morvan, je souhaitais faire découvrir mon pays et sa culture. Si cela donne envie à un seul lecteur de se déplacer en Bretagne pour toucher du doigt nos légendes, ce sera une réussite personnelle. (ndlr: mission accomplie! La Bretagne est ses légendes figurera certainement au programme des voyages de fin 2015 ou 2016, je suis plus que convaincue)

Mes p’tits elfes, c’est ici que se termine cette troisième interview ! Si vous n’avez pas encore découvert la plume enchanteresse et poétique de Romain, je vous recommande de foncer sur le premier tome de sa trilogie La légende de Kaelig Morvan, le dépaysement est garanti ! Des bisous à toutes et tous et encore un tout grand merci à toi Romain de t’être prêté au jeu et d’avoir partagé tes passions et ton monde avec autant de sympathie !

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